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Mes grand-mères et moi

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Bonjour à tous,

Je préfère vous raconter tout ce que j'ai à vous dire de façon anonyme.

Alors voilà je suis une adolescente, lycéenne plus exactement et j'ai 2 grand-mères toutes les deux alcooliques.

Ma première grand-mère je ne la vois plus depuis 2 ans et demi, suite à une dispute entre elle et ma mère. Le sujet de cette dispute a été son alcoolisme. Je n'arrive pas à le comprendre, ni à l'accepter. Elle refuse de reconnaître son alcoolisme. Elle me manque terriblement mais elle est qualifié de"monstre"par les psychologues et ils disent qu'elle est incapable d'aimer à cause de sa névrose. J'ai beaucoup de mal à m'y faire et je pleure tous les soirs. Je me sens incapable d'en parler à quelqu'un. C'est pour cela que j'écris de façon anonyme.

Ma deuxième grand-mère est également alcoolique mais elle je la vois encore. Sauf qu'à chaque fois que je la vois elle est bourrée. Elle se répète beaucoup, ne calcule pas ses actes (le jour de noël elle a fait brûler un torchon).

Alors voilà je n'arrive plus à supporter cette situation.

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2 réponses


Moderateur - 30/09/2015 à 15h29

Bonjour Amandine,

Le meilleur "traitement" face à une situation qui crée une souffrance psychologique est d'en parler !

Alors tout d'abord bravo ! Bravo pour avoir pris votre courage à deux mains, bravo pour en avoir parlé sur ce forum. Vous avez tout à fait raison d'essayer ici de manière anonyme si c'est trop dur pour vous là où vous êtes.

Il ne faudrait cependant pas que vous restiez trop longtemps à pleurer seule sans rien dire à personne. Vous pleurez peut-être parce que cette situation vous rend triste mais aussi peut-être parce qu'elle vous déprime. Si vous restez trop longtemps toute seule avec vos sentiments vous allez vous isoler et vous fragiliser. Vous ne ferez qu'accentuer votre douleur et il deviendra de plus en plus difficile d'en sortir. Alors, si nous comprenons tout à fait que vous ne vous sentiez pas capable d'en parler aujourd'hui autour de vous, il serait néanmoins dans votre intérêt de vaincre vos réticences avec quelqu'un de confiance de votre choix.

Ce "quelqu'un" peut être un membre de votre famille, un ami mais pas nécessairement non plus. Au lycée il y a peut-être des profs dans lesquels vous avez confiance. Il y a aussi une infirmière scolaire qui peut vous écouter. Si vous voulez aussi il y a des professionnels qui peuvent vous recevoir gratuitement et en toute confidentialité dans les "Consultations jeunes consommateurs" même si ce n'est pas vous qui consommez ! Notre rubrique "adresses utiles" vous donnera les coordonnées de la consultation la plus proche : http://jeunes.alcool-info-service.fr/Les-consults
Dans les grandes villes il existe aussi souvent des "Points écoute" pour les jeunes. Vous pouvez peut-être vous renseigner discrètement auprès de la mairie.
Vous pouvez aussi en parler au téléphone anonymement avec nous (0 980 980 930) ou avec le Fil Santé Jeunes (0 800 235 236).

Vos grand-mères vous manquent et c'est tout à fait compréhensible. Vous les savez prises dans un grave problème d'alcoolisme et vous aimeriez sans doute faire quelque chose pour elles. Ça aussi c'est parfaitement logique.

Mais comme vous vous en rendez sans doute compte c'est très difficile de faire quelque chose. D'abord vos grand-mères sont malades de l'alcool. Cela signifie notamment qu'elles ne sont pas maîtres de leur besoin d'alcool : c'est plus fort qu'elles. Pour en arriver à vouloir arrêter un jour il leur faudra qu'elles acceptent leur état, vainquent leur culpabilité et regardent en face leurs propres problèmes. Il n'y a rien de plus difficile !

Ensuite, vos grand-mères sont, la plupart du temps, alcoolisées et donc pas dans leur état normal. Cela rend difficile de leur parler et cela rend difficile pour elles de "raisonner" et de prendre des décisions. Se sentant "coupables" ou pour éviter de l'être, elles sont difficilement capables d'entendre des commentaires sur leur alcoolisme et sur le fait qu'elles devraient se faire soigner. Or, elles seules pourraient décider d'arrêter et de se soigner : vous ne pouvez pas le faire à leur place ni les obliger à le faire. Vous comprendrez donc peut-être qu'il est très difficile de parler "directement" à un alcoolique de sa maladie.

Vous pouvez en revanche essayer de parler de VOUS à la grand-mère que vous voyez encore. Cela sera plus facile à entendre pour elle. Par exemple vous pourriez lui dire votre propre ressenti, que vous vous faites du souci pour elle et que vous pleurez en y pensant. Sans oublier de lui dire combien vous l'aimez ! C'est important.
Pour lui parler privilégiez les moments où elle est le plus à jeun (sans doute le matin) et évitez les moments où elle est "bourrée".

Quand à votre autre grand-mère, les indices que vous donnez semblent indiquer qu'elle souffre aussi de problèmes psychiques et qu'elle pourrait être "toxique" pour ses proches. Il existe des personnalités ainsi qui, même sans forcément le vouloir, ne savent pas aimer les autres et leur font du mal. Dans ces cas-là il vaut peut-être mieux s'en protéger en les évitant. Peut-être ressentez-vous cela comme une injustice mais peut-être aussi votre mère, en coupant les ponts, cherche-t-elle à se protéger et à protéger la famille. Il n'y a pas vraiment de "bonne" réponse face à une telle situation mais si cela vous fait souffrir, outre que vous devriez en parler autour de vous, peut-être pouvez-vous écrire à votre grand-mère ? Lui raconter votre vie et qu'elle vous manque par exemple. Ce ne sont que quelques idées...

Voilà Amandine : il est difficile de trouver une solution immédiate et facile pour vos grand-mères mais en revanche vous ne devez pas "souffrir" seule dans votre coin. Le problème n'est pas que vous soyez en souffrance car il y a de bonnes raisons à cela, le problème est que vous le gardiez pour vous et que vous restiez dans le silence. Alors le meilleur conseil que je puisse vous donner est d'en parler. Ici d'abord si c'est vraiment trop dur ailleurs mais il faudra que vous vainquiez votre timidité ou vos réticences pour vous ouvrir aux autres. Vous avez le droit de ne pas aller bien et de le dire.

Cordialement,

le modérateur.

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