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Mon chéri boit trop. Je ne sais plus quoi faire.

Par Sweetie75

Je vous écris car je ne sais plus quoi faire face à la situation dans laquelle je suis. Mon chéri et moi vivons séparément..très rapidement je vois que sa consommation d’alcool est importante :4/5 verres de rosé / jour+ 2 bières. Bien sûr c’est tous les soirs l’apéro. Impensable sans. Il peut se taper une bouteille de vin et des digestifs et encore avoir l’air net sans gueule de bois. C’est compliqué car je sais qu’il est hyper sain pour le reste, il fait énormément de sport et mange très très bien; il ne fait pas son âge et à une belle peau. C’est juste insoupçonnable ! Mais j’ai constaté que c’était une addiction quand il venait chez moi et devait passer au magasin acheter ses boissons( je ne bois pas). J’aimerais pouvoir l’aider mais je ne sais pas. Nous avons fait un voyage et pendant 10 jours, il n’a pas touché à un verre d’alcool sans être mal en point donc ça me laisse perplexe. Un vrai alcoolique ne peut rester même 2 jours sans boire. N’ayant pas grandi dans une culture occidentale, je n’y connais rien malheureusement. Je viens de passer qq jours avec lui et le constat est accablant : entre 4 et 6 verres de rise tous les soirs+ 1 ou 2 bières. Que fois je faire? Comment lui en parler? C’est un homme sportif qui croque la vie à pleines dents et pour lui ça fait partie des petits plaisirs de la vie …

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2 réponses


Moderateur - 03/08/2022 à 09h47

Bonjour Sweetie75,

Si je puis vous suggérer quelque chose pour lui en parler c'est de souligner le contraste entre son souci d'un mode de vie sain et sportif et les conséquences de sa consommation à long terme. Si aujourd'hui il a le "teint frais" cela ne va pas durer avec ce niveau de consommation. Quand il va arrêter le sport ou au moindre "accident de la vie" il ira probablement se réfugier dans l'alcool.

Il va probablement minimiser et vous opposer certainement sa "liberté", son plaisir et le fait que vous êtes rabat-joie ou que cela ne vous regarde pas. Mais si, à partir du moment où vous êtes en couple avec lui vous êtes concernée. Cela vous enlève à tous les deux de bons moments. Pour la liberté faites-le réfléchir à sa "liberté de s'abstenir" de boire. La possède-t-il toujours réellement ? Vous avez l'impression qu'il n'a pas bu pendant les 10 jours que vous avez passés ensemble. Mais vous savez il n'est pas rare que les personnes qui ont un trouble de l'usage d'alcool masquent aussi leur consommation lorsqu'ils sont obligés d'être très proches de leur "moitié" (vous en l'occurrence). Il existe beaucoup de stratagèmes. Je ne dis pas qu'il a forcément fait cela - j'espère qu'il a encore la liberté de s'abstenir même si 10 jours cela a dû être long pour lui - mais c'est une possibilité.

Quant à l'association entre "alcool et plaisir" ou "alcool et décompression" elle est forte mais elle parfaitement artificielle. C'est une représentation construite socialement. En réalité ont peut éprouver beaucoup de plaisirs et plus authentiques sans boire. Retrouver une certaine authenticité dans leurs relations et au cours des soirées, le plaisir de retrouver leur liberté et le fait de se souvenir de leur soirée sont des choses qu'apprécient énormément les personnes qui arrêtent l'alcool après avoir eu un trouble de l'usage, une consommation excessive de longue durée.

Votre chéri montre une forte tolérance à l'alcool et c'est le signe d'un long passé de consommation et d'une génétique favorable à cela. C'est malheureusement un facteur négatif pour le développement d'une dépendance à l'alcool : s'il résiste bien à l'alcool il boit plus.

Par contre lui ne voit pas sa consommation comme un "problème". C'est vous qui tirez, à raison, la sonnette d'alarme. Cela crée un décalage entre vous dont vous devez tenir compte si vous voulez éviter le dialogue de sourds et la frustration. Donc ne commencez pas par lui dire qu'il a un problème mais essayez de trouver un angle qui fasse évoluer sa réflexion sur ce qu'il fait. Vous pouvez dans un premier temps agir comme un miroir, c'est-à-dire refléter ce qu'il boit sans porter de jugement ou encore compter pour lui le nombre de verres qu'il boit par jour ou par semaine pour matérialiser ce compte. Le réaliser peut être un choc. Je vous signale d'ailleurs l'expérience menée par le YouTubeur Fabien Olicard qui permet de visualiser sa consommation d'une semaine : https://www.alcool-info-service.f...leur-consommation-d-alcool-en-direct Cela aide à la prise de conscience.

Un autre angle d'attaque est l'information sur les conséquences d'une consommation d'alcool au-dessus des repères de consommation. C'est largement son cas. Puisqu'il tient à sa santé la contradiction ne peut que le faire réfléchir. Je vous invite à consulter le volet général de ce site et notamment les articles suivants :
- https://www.alcool-info-service.f...quences-alcool/consommation-a-risque (suggérer une réduction de sa consommation est sans doute plus acceptable pour lui que s'il s'agissait d'arrêter tout du jour au lendemain)
- https://www.alcool-info-service.f...nsequences-alcool/risques-long-terme
- https://www.alcool-info-service.f...consommation-alcool/addiction-alcool

Ce ne sont que des suggestions parmi d'autres. Renseignez-vous, informez-vous pour pouvoir mieux lui en parler.

En espérant qu'il y ait des évolutions favorables pour lui, pour vous. Nous restons à votre disposition pour en parler.

Bien cordialement,

le modérateur.

Moderateur - 03/08/2022 à 10h08

J'ajoute une chose à mon message précédent : méfiez-vous de votre propre représentation de l'alcoolisme. Le "problème" existe bien avant de tomber dans la dépendance physique et la "déchéance" souvent associée à l'image de "l'alcoolique". Ce n'est pas parce qu'il n'a pas eu l'air d'être en manque pendant 10 jours qu'il n'a pas un "problème" avec l'alcool. Aujourd'hui on parle de "trouble de l'usage d'alcool" qui caractérise plusieurs types de situations. Le recours systématique à l'alcool, la perte de liberté de s'abstenir de boire à chaque occasion sont les signes d'un trouble de l'usage, même s'il n'y a pas de dépendance d'ordre physique. Dans le temps cela évolue négativement si la personne ne se reprend pas en main (avec de l'aide éventuellement). Ce n'est qu'au bout de nombreuses années de grosse consommation que la personne aura une dépendance telle que vous vous la représentez.

La question est donc à prendre au sérieux dès maintenant. C'est que vous faites et vous avez raison.

Encore une fois la difficulté va être que lui qui boit ne voit pas les choses ainsi (pour le moment).

Cordialement,

le modérateur.

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