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Mon rapport à l'alcool

Par zubroo

Bonjour,
Aujourd'hui je me suis enfin décidée à témoigner. Si vous lisez ce témoignage c'est que j'ai enfin eu la force d'écrire tout ça. Tout d'abord, je ne savais pas quoi faire entre fil de discussion et témoignage et le témoignage m'a semblé plus adapté.
Alors voilà, j'ai 18 ans et j'ai commencé à boire à mes début 15 ans/fin 14ans. Avec le recul, je me rends compte que c'était assez jeune. Mais voilà, vous savez comment c'est quand on est jeunes, on veut se prouver des choses à soi-même et en prouver aux autres. Ma première expérience à été de boire de la vodka une matinée de cours à 9h, dans la rue, à jeun. J'avais pris des shots mais aussi des verres dilués. Je suis arrivée en cours complètement bourrée et j'ai fini a l'hôpital car je n'étais plus capable de marcher bien et que je tenais des propos suicidaires.
Suite à cela, j'ai commencé à beaucoup boire, je ramenais de l'alcool pur en cours à tel point qu'un jour j'étais partie dans les toilettes pour m'enfiler de la vodka avant mon cours de sport. Je mettais l'alcool dans mon casier et je laissais les bouteilles là. Je ne les buvais pas toutes. Pour être honnête, mes souvenirs par rapport à cette période sont assez flous mais je pense qu'il est important de connaître ça pour la suite. Quoiqu'il en soit, je me suis arrêtée vite. Je dirais que ça a duré à peu près 6 mois. Je me sentais mal et j'aimais beaucoup le fait d'aller bien. Je buvais pas seule, j'avais quelqu'un qui le faisait avec moi. Au fil des mois, cette relation a commencé à devenir plus que toxique. C'est grâce à cette relation que j'ai arrêté de boire. J'en pouvais plus, il y avait trop de conflits et voir mon acolyte boire comme un trou n'aidait en rien. Petit à petit, j'ai commencé par être dégoutée par cette boisson. Et au fur et à mesure du temps, j'ai commencé à ressentir de la haine envers l'alcool. Tout ça me rappelais le passé et je détestais ça. Je faisais ma vie tranquille sans alcool jusqu'à l'année dernière où des amies à moi en ont ramené. Répétition de l'histoire. Bourrée en cours. Mais pareil, je me suis arrêtée vite et mon copain du moment m'avait bien fait comprendre qu'il fallait pas que je retombe là dedans.
Cependant voilà, le problème c'est que cette année je vais à beaucoup de soirées et que je bois quasiment à toutes. J'ai remarqué que quand je bois, je suis incapable de m'arrêter. Je me sens tellement bien dans cet état. Je me sens moi-même, plus ouverte aux autres, et je suis heureuse. La dernière soirée que j'ai fait à été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. J'ai bu, encore. J'ai failli vomir plusieurs fois mais au final je n'ai pas vomi(classique). Je me sentais très mal, mais tellement bien en même temps. Lorsque je me suis réveillée, c'était la fois de trop. Je me suis sentie horriblement mal. C'était la redescente qui était horrible, c'était comme une descente aux enfers. Je souffrais. Je voulais pleurer, évacuer tout mon mal être, sans réussir à mettre un mot dessus. Je voulais en parler à quelqu'un. Il faut savoir qu'après les histoires qui ont eue lieu quand j'avais 15 ans, je suis allée voir un psychiatre. Ca fait maintenant 3 ans que je suis suivie. Mais je me sens pas de lui en parler, certainement par peur de ne pas être prise au sérieux, comme d'habitude. Aujourd'hui je me rends compte que j'ai vraiment un problème avec l'alcool. Rien que de penser à cette boisson ou de la voir (que ce soit en photo ou en vrai) me donne envie de pleurer. Maintenant j'ai l'impression de me sentir mieux mais je sais que je vais replonger. Mon ami n'arrête pas de me dire que j'ai un problème avec l'alcool, d'autres personnes me disent de faire attention à ne pas tomber dans l'alcoolisme ( si ce n'est pas déjà fait ) et j'ai peur. J'ai extrêmement peur pour moi. Pour ma scolarité aussi. J'ai redoublé 2 fois alors je peux pas me permettre de décrocher. Parfois en plein cours j'ai des envies ou j'ai vraiment besoin et envie d'alcool. Je veux boire. Je sais que c'est mal mais je n'arrive pas à me voir sans. Je veux m'amuser. Je veux me sentir bien. Je ne sais pas quoi faire. J'ai l'impression que tout ça est juste la continuité de ce que j'ai commencé il y a 3 ans et que je ne pourrais jamais m'en défaire. J'ai l'impression que si je n'avais jamais commencé à boire jeune, je n'aurais jamais eu ce genre de problème. Merci d'avoir lu jusqu'ici, je crois que c'est tout ce que j'avais à dire. Je suis désolée pour la longueur du texte et je ne sais pas si ça m'a aidée de dire tout ça, mais merci beaucoup. Bonne soirée à vous.

Commentaire du modérateur

Bonjour,

Merci beaucoup pour votre témoignage et surtout pour votre confiance ! Écrire ce qui vous arrive c'est important et nous espérons que cela vous a déjà un peu aidée.

Vous êtes malheureuse avec l'alcool, à plus d'un titre. Il y a la pression de votre entourage : pour vous faire boire d'un côté, pour vous mettre en garde de l'autre. Il y a les sensations plaisantes que cela vous apporte d'un côté, la conscience que ce n'est pas une solution et que cela vous est dommageable de l'autre. Bref vous avez un rapport difficile avec cette drogue.

C'est quelque part une chance si cela vous empêche de sombrer et si cela vous permet de vous poser les bonnes questions à temps. Mais nous comprenons aussi que cela soit difficile car vous semblez avoir fait de cette boisson un moyen de "lâcher prise" et de vous couper un peu de la pression ambiante. Il se pourrait que vous soyez en fait hypersensible (beaucoup de personnes ayant un problème avec l'alcool le sont). C'est-à-dire que vous réagissez au monde de manière très émotionnelle et que l'alcool vient jouer un rôle d'anesthésiant ou de régulateur là-dedans.

Être hypersensible c'est une qualité mais c'est aussi une fragilité.

Si vous m'autorisez à vous donner des conseils les voici :

  • vous n'êtes pas du tout "ridicule" avec votre problème avec l'alcool et avec vos questions, vous méritez qu'on y réponde. Je vous conseille d'essayer de le faire sans peur avec votre psychiatre mais si vous n'osez pas (peut-être ne vous met-il pas suffisamment en confiance ?), alors je vous conseille d'en parler avec un spécialiste des addictions dans un CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) ou dans le cadre d'une Consultation Jeunes Consommateurs (CJC). Ces consultations sont gratuites et nous pouvons vous donner des adresses. Vous aurez affaire à des personnes à votre écoute et bienveillantes qui pourront vous informer et vous conseiller par rapport à toutes vos questions sur l'alcool et votre rapport avec lui ;
  • être hypersensible n'est pas donné à tout le monde et cela peut être une vraie richesse à condition d'apprendre à l'accepter et à l'utiliser de la bonne manière. C'est une belle voie pour vous comprendre vous-même et comprendre les autres. Je vous conseille de vous informer là-dessus et de chercher des méthodes vous aidant à comprendre et à utiliser vos émotions qui puissent vous convenir. Si vous y arrivez vous verrez que vous aurez une compréhension du monde et du rapport aux autres "colorée" et bien plus riche que la moyenne. Pour y arriver il ne faut pas utiliser l'alcool, qui abrase au contraire les émotions. En buvant c'est comme si vous vous enleviez votre richesse intérieure. Vous êtes certes temporairement "bien" parce que vous n'avez plus à penser à rien et que vous êtes artificiellement euphorique mais comme vous l'avez constaté cela ne dure pas et le lendemain vous vous prenez dans la figure au contraire une claque dans l'autre sens.
  • le déclencheur de vos consommations d'alcool ce sont les soirées. Essayez de lever le pied là-dessus en vous concentrant notamment sur vos autres objectifs (réussir vos études, ne pas sombrer plus avant, apprendre à comprendre et utiliser vos émotions...).

Pour en parler et pour obtenir des adresses de CSAPA ou de CJC si vous le souhaitez, n'hésitez pas à appeler notre ligne d'écoute ou à utiliser notre chat.

Cordialement,

le modérateur.

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