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Mon combat commence

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Bonjour à tous et toutes,

Comme le titre de mon témoignage l'indique (Mon combat commence), après avoir lu et admiré le courage de toutes les personnes qui osent témoigner sur le forum et partager leurs sentiments, leurs expériences et pour certains la joie de la guérison et les plaisirs que celle-ci apporte, j'ai donc saisi le peu de forces, de courage et d'espoir qu'il me reste.
C'est les larmes au yeux que j’écris mon témoignage et perso je ne sait pas comment faire ni par où commencer.

Alors commençons à 13 ans : dehors, livré à moi-même, je rencontre la rue, la galère puis les personnes qui la côtoient. Naturellement à la recherche d'attention je me suis dirigé vers eux et le calvaire a commencé.

Comme je la nomme maintenant sans aucune arrière pensée sexiste (ma première femme) est apparue celle qui a été la plus fidèle, qui me faisait rire et rire les autres, qui me faisait oublier mes soucis, ma solitude, la tristesse de l'enfance que je portais en moi. Mais (ma première femme) n'était pas un être vivant : qu'un format de 50 cl de bière forte, trop forte pour un gamin de 14ans.

Puis les années ont passé, les formats ont changé, tout ce qui se buvait y passait (alcools forts, vin, mélanges divers et variés) et ce côté festif a disparu. Ce n'était plus un copain 'tu fais quoi aujourd'hui ?", c'était devenu un copain "j'ai des sous, on boit aujourd'hui".

Sortie de la rue vers les18 ans grâce à une demoiselle. Je me suis calmé mais jamais la bouteille était loin. Cette personne m'a donc quittée puis les cocktails chimique et l'alcool sont revenus à vitesse grand V.

J'ai eu ensuite diverses aventures mais (ma première femme) les chassait :excès de colère, excès d'alcool, de drogues, excès de pleurs, de tristesse et la solitude.

Vers mes 21 ans j'ai découvert à Marseille les squatters et le purgatoire s'est transformé en enfer : grosses fêtes, musique, concerts organisés, repas de quartiers - en soi aucun problème - mais au milieu d'autres alcooliques très prononcés. C'est devenu une compétition à celui qui boira le plus, se drogueras le plus et sortira avec le plus de nanas ou de mecs possibles donc autant dire se mettre gravement en danger.
Vers 2015 j'ai rencontré une personne charmante, douce, attentionnée et je l'ai détruite. Au début aimé, attiré, l'alcool (ma première femme) ne se manifeste pas. Puis rebelote : doute de moi, même dépression, crise de colère et un bon soir le drame alors que j'avais commencé un suivi avec un addictologue car j'ai pris conscience de la maladie (ma compagne, mes potes ont commencé à ne plus comprendre alors que c'est une image ils buvaient avec moi). La solitude est revenue à grand pas donc solitude dit glouglou et la violence a commencé. D'abord contre le matériel puis contre moi vite, voulant escalader le portail de la maison j'ai glissé et ma main est restée accrochée au portail et du coup moi aussi. Une fois réussi à m'enlever et à être rentré à la maison j'ai menacé mes amis, levé la main sur eux, mis une claque à ma compagne. Le lendemain trou noir, gueule de bois et 20 personnes qui me regardent avec une envie de me déboulonner la tête. Ils m'ont donc virés de la maison que j'avais ouverte avec eux. Direction dodo camion, encore seul. Ma compagne m'a pardonné, mes potes aussi, mais à part ma compagne aucune aide, au contraire. Plein été, tout le monde connaît la situation dans laquelle je suis, on vient me proposer par 4 ou 5 fois une bière bien fraîche et rebelote mais en plus grave : plus ivre, plus violent avec ma compagne. Le lendemain je suis parti.

La vie à fait que je me suis retrouvé en Normandie après une cure de 15 jours à Rambouillet où je suis allé de mon plein gré pensant juste me soigner physiquement et pas mentalement. Et en Normandie rebelote mais là seul. Pas de pote, pas de compagne qui m'a quittée, mais de la boisson : 15 à 20 bières fortes par jour, de la gnole à 55 voire 60 degrés et je suis resté comme ça 3 ans à boire seul puis pleurer, hurler la tristesse d'avoir tapé, perdu mon ancienne compagne. Le remord, la haine, la solitude et du coup la boisson.

Je suis parti de là-haut pour redescendre dans le sud à Nice, ville du début de mes vices et j ai commencé à me battre, à faire les dents qui me gênent, tellement défoncé par l'alcool, les drogues, la clope. Bref, je suis actuellement sous baclofene 10 mg par jour fois 3 plus valium le soir mais je bois encore seul. Quand je ne bois pas c'est que je n'ai plus d'argent. J'ai perdu mon boulot que j'avais trouvé en à peine une semaine après avoir bu toute la nuit tout en sachant que je devais bosser le lendemain. Je me suis cassé la main encore car bourré. Mon ami a voulu faire adieu à la vie grâce à mon valium donc j'ai tout jeté. Je ne mange plus, je vomi tout ce qui passe. Déprime, pleurs, j'ai très mal au pancréas et je deviens jaune à ce qu'il paraît. Bon je prends toujours mon baclofene mais je crois que c'est ça qui me fait mal. Je ne bois plus d'eau ou peu : 1 verre par jour. Tout ça arrive d'un coup. J'ai fait aujourd’hui un bilan complet sanguin j'ai les résultats demain et je flippe. Comment faire ? Je ne sais plus. Désolé pour ce témoignage triste et rempli de fautes mais j'ai l'impression que plus je me soigne, plus ça va pas. Je ne trouve pas les groupes de parole à Nice. Merci d'avance pour l'attention accordée à ce cri à la vie.

Commentaire du modérateur

Bonjour,

Soyez le bienvenu sur notre site et merci infiniment pour la confiance que vous nous faites d'accepter d'écrire ici.

La rubrique témoignages ne permettant pas aux internautes de vous répondre, je vous invite à laisser aussi votre récit dans le forum pour les consommateurs car vous y trouverez de l'entraide, une solidarité dont vous avez apparemment bien besoin actuellement.

Les associations d'entraide qui ont des groupes de parole physiques ont pour la plupart un site Internet sur lequel vous pouvez trouver des coordonnées locales ou bien parfois aussi des groupes d'entraide virtuels, sur Internet. Vous avez Alcooliques Anonymes, Vie Libre, Alcool Assistance, la Croix Bleue, la Fédération nationale Joie et Santé notamment. Recherchez leurs sites, ils ne devraient pas être difficiles à trouver.

Vous pouvez aussi être aidé et accompagné par des professionnels des addictions. Vous avez déjà eu à faire à eux par le passé et si vous souhaitez des adresses dans la région de Nice je vous invite soit à appeler notre ligne d'écoute au 0 980 980 930 (appel anonyme et non surtaxé, tous les jours de 8h à 2h), ou à utiliser notre rubrique "adresses utiles".

Actuellement vous vous sentez mal en partie parce que vous commencez probablement le baclofène (les effets secondaires sont plus forts au début) mais aussi parce que vous avez un fond dépressif depuis longtemps. Le mal-être ne fait qu'augmenter le ressenti des symptômes physiques que l'on peut éprouver. Vous semblez en "crise" aussi nous vous conseillons de vous rapprocher rapidement d'un médecin psychiatre voire de demander une hospitalisation volontaire afin de vous laisser le temps d'un retour au calme dans un environnement où vous êtes sous surveillance. De toute façon il nous semble important que vous revoyez au moins votre médecin pour lui parler de ce qui s'est passé. Vous allez sans doute le faire à l'occasion du débriefing de vos résultats. 

Avoir l'impression d'arriver à une échéance particulière, attendre des résultats médicaux c'est stressant. C'est normal donc que vous ayez des réactions anxieuses. Mais ce qui est positif dans tout cela c'est que vous pousse un "cri à la vie". Vous n'avez pas envie de mourir et vous faites tout pour rester en vie. Vous vous exprimez en écrivant ici, ce qui est un premier pas. Vous faites un bilan médical, ce qui permettra de toute façon de vous soigner si vous avez quelque chose. Il vaut mieux savoir, même si parfois c'est stressant, que vivre dans l'ignorance sans rien faire. Alors aussi BRAVO parce que vous réagissez et que vous essayez de vous prendre en main.

Cherchez maintenant les soutiens autour de vous, les alliés qui vous aideront à rebondir. Il y a les professionnels des addictions, votre médecin et peut-être d'autres personnes. Parlez de ce qui vous arrive, réfléchissez à ce que vous voulez faire et informez-vous sur comment faire au mieux pour y arriver.

N'hésitez pas à nous appeler pour en parler. Nous sommes aussi là pour cela.

Bon courage à vous. 

PS : pour rendre plus lisible votre témoignage je me suis permis de l'aérer et d'en corriger la plupart des fautes. En espérant que cela vous convienne.

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