Par chat
Chattez avec Alcool Info Service
Vos questions / nos réponses
Alcool Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponses
Forums pour les consommateurs
Je m’auto-détruit avec l’alcool
Bonjour à tous,
Je suis une femme de 23 ans avec des amis formidables, une famille qui m’aime et me soutient et une carrière épanouissante ou j’ai un poste à hautes responsabilités.
J’ai beaucoup souffert au cours de ma vie et notamment dans l’enfance (décès violent d’un parent, abus sexuels) mais je n’ai jamais abandonné et je suis contente des choses que j’ai accomplies jusqu’à présent. Pour autant je ressens constamment et de plus en plus une pénétrante forme d’anxiété qui parfois s’accentue sous forme de crises aiguës et incontrôlables.
Je suis toujours dans le contrôle de tout, de ce qui m’arrive, de mon image, de ce que vont penser les gens de moi. Alors pour me détendre en fin de semaine, pour ne plus être dans ce besoin de tout contrôler qui est épuisant, je n’ai rien trouvé de mieux que de me soûler jusqu’au black-out. Il ne se passe pas une soirée dont je me rappelle à 100% le lendemain. Et évidement mon comportement en soirée est catastrophique.
Je m’explique : je travaille dans un milieu à 90% masculin, vieille France et surtout dans une petite ville ou absolument tout le monde se connaît. Il est intolérable normalement dans mon métier qu’une personne qui a mon niveau de responsabilités, et surtout une femme, soit vue complètement ivre en boîte de nuit à discuter ou à danser avec des hommes. Je sais parfaitement cela et sobre je ne permettrai jamais un tel comportement car j’en connais les conséquences.
A chaque fois, après une soirée de ce genre, je passe des jours à me dire, mortifiée par la honte et les regrets, qu’il ne faut plus jamais que je fasse ça, que je vais détruire ma carrière car les rumeurs vont arriver un jour ou l’autre à l’oreille de mes pairs et de ma direction et que je serai tellement humiliée que j’en mourrais.
Pourtant le jeudi ou le samedi suivant, je recommence et je n’arrive pas ou presque jamais à me contrôler sur les quantités ingérées. Alors rebelote.
Je fais des chose dangereuses, je me mets dans de tels états que n’importe qui pourrait me faire du mal s’il le voulait, ou que je pourrais prendre la voiture et finir par causer un terrible accident. J’en ai conscience et pourtant je recommence.
J’ai déjà trahi ou blesser des gens que j’aime en étant dans cet état car je n’ai plus conscience de rien, je n’ai plus aucun contrôle et c’est effrayant.
J’ai tellement honte car je suis la seule femme que je connaisse à qui il arrive des choses comme ça. Je me dis que je suis une énorme ratée, que je vaux moins que les autres et que je ne pourrai jamais me pardonner et oublier que j’ai été comme ça à une période de ma vie, même si je finis par m’en sortir un jour.
Après la soirée de trop où des personnes de mon entreprise m’ont vu dans un état lamentable j’ai décidé que c’était trop, qu’il ne faudrait plus jamais que je fasse la fête dans la ville où je travaille quitte à m’éloigner de mes potes que j’apprécie tant. J’ai également pris contact avec un psychiatre et une psy car j’ai bien compris que mon comportement avec l’alcool n’était que l’expression de problèmes psychologiques que je devais résoudre urgemment.
J’espère qu’un jour je me pardonnerai pour tous ces moments où je me suis salie moi-même et où j’ai pu faire du tort à certaines personnes.
Si jamais vous avez été ou vous connaissez quelqu’un dont la situation est similaire, je serais touchée d’entendre votre témoignage. Et j’espère que le mien pourra aussi aider d’autres personnes dans mon cas à savoir qu’elles ne sont pas seules.
Merci à tous de m’avoir lue.
7 réponses
Bonjour,
Je comprends que trop bien ton ressenti et ta culpabilité, ta honte, ton propre dégoût etc. J'ai également finit dans ce tels états il y a 10 ans...on n'oublie pas. Il faut faire la paix avec soi-même et se pardonner car on est 'malade'. J'ai 35 ans aujourd'hui, depuis quelques années je ne bois plus quand je suis entourée mais seule, oui...cela fait 3 jours que je n'ai pas bu et je ne sais pas comment je vais tenir jusqu'au rendez-vous du médecin le 8 pour faire quelque chose et m'aider à m'en sortir définitivement. Ton retour d'expérience avec la psy et psychiatre m'intéresse
Bien à toi
Bonjour Nanoue,
Déjà un grand merci pour ta réponse et pour ton soutien.
C’est déjà une grande réussite de ta part d’avoir réussi à arrêter ce comportement il y a des années. Tu peux être fière de tes progrès, moi je le serais à ta place.
Pour ce qui est de boire seule, tu reconnais déjà que ta situation ne te convient pas et que tu veux en changer et tu as un rdv médical dans une semaine. C’est exactement la bonne voie selon moi pour s’en sortir. J’ai cru voir qu’il y avait plusieurs fils de discussion d’entraide du type « challenge pour arrêter de boire » sur le site, peut être que cela pourrait t’aider jusqu’à ton RDV le 8 ?
Je reviendrai témoigner de mon expérience du suivi médical et psychologique dans quelques temps, et cela m’intéresserait d’avoir également ton retour à toi après ton rdv la semaine prochaine.
En attendant prend soin de toi
Bien à toi
Bonjour Iris,
Merci également de ton soutien. Je trouve ça bien de pouvoir échanger sans jugement sur cette foutue addiction. On se sent moins seule sur le chemin de la guérison qui est difficile.
Il faut du temps, mais avec de la volonté et l'acceptation, tu parviendras à te pardonner. On a qu'une seule vie pour faire ce que l'on aime et pour évoluer comme on le désire.
Je te tiens informée de la suite pour moi et je vais regarder les discussions d'entraide !!
Bien à toi
Bonjour.
Je m'appel Marc 59 ans alcoolique et je viens de vous lire.
Oui pour répondre c'est une maladie mais personne ne la conçoit telle que...
La bonne thérapie et je pense en parler justement et aussi entres alcooliques qui se reconnaissent l'être.
J'ai commencé a boire à l'âge de 17 ans je crois et je n'ai jamais arrêté (si en saccades).
Pour te répondre Iris car tu es jeune très jeune et moi aussi j'ai fait des conneries X et diverses que ce soit en boite de nuit ou ailleurs.
Mais fait attention alcool, boite de nuit ... amènes à la drogue et au sexe par des gens malveillants qui profitent de la situation et je te parle en connaissance de cause.
Je t'expliquerais plus tard le pourquoi mais franchement bois chez toi , bourres toi la gueule chez toi si tu es mal mais évites les boites et je te dis VRAIMENT je parle en connaissance de cause d'un enfoiré qui regrette beaucoup de choses que j'ai faites. Marc
Bonsoir Marc,
Merci pour ton témoignage, je te souhaite bon courage dans ton quotidien avec cette foutue addiction… en effet, le monde de la nuit ne fait qu’exacerber les dangers auxquels nous confronte l’alcool et je vais éviter les boites autant que possible dès à présent.
Samedi soir je suis sortie avec une amie sur Paris, j’ai bu une bière et n’ai pas voulu boire davantage. Je me suis quand même amusée, j’ai dansé et ri, même si on était loin de l’euphorie habituelle causée par l’alcool.
Petit à petit j’espère tenir ce rythme de vie plus raisonnable.
Je vous souhaite à vous aussi d’y arriver, petit pas par petit pas.
Bonjour Marc,
Merci pour ton témoignage, c'est clair que alcool et boîte de nuit, c'est un cauchemar quand on boit à outrance et que l'on est plus maître de soi. En effet, il vaut mieux boire chez soi en attendant...
Pour ma part je commence un traitement afin de ne plus avoir envie de boire et ensuite ce sera psychiatre afin de régler le vrai problème. L'alcool sans modération n'étant qu'une conséquence d'un mal plus profond.
Prenez soin de vous
Bonjour à tous
Je reviens quelques mois plus tard pour faire un petit update.
J’ai suivi un traitement médicamenteux relativement court pour m’aider à ne pas sombrer dans la folie suite à la culpabilité et la honte que je ressentais après cette période de soirées trop alcoolisées que j’enchaînais. Ça m’a vraiment beaucoup aidé. Le psychiatre m’avait donné anti dépresseurs et anxiolytiques que j’ai pris quotidiennement pendant deux mois environ.
Je n’ai malheureusement pas suivi de consultations chez un Psy car la petite ville où j’habite est un vrai « désert médical », je n’en ai donc pas trouvé qui prenait de nouveaux consultants.
De mon côté j’ai énormément réduit les soirées violemment alcoolisées et presque arrêté totalement les sorties en boîte.
Tout allait très bien je n’avais plus eu de soucis de ce genre et j’étais vraiment soulagée de n’avoir rien de honteux sur la conscience en permanence comme c’était le cas cet automne.
Néanmoins hier soir rebelote. Je suis sortie « illégalement » en ville alors que mon entreprise l’avait interdit avec des mecs rencontrés quelques jours plus tôt sur mon lieu de déplacement professionnel. Ces personnes travaillent dans la même grande entreprise que moi et je suis amenée à les recroiser très souvent les prochaines semaines.
J’ai bu à outrance si bien que je n’ai même pas 10% de souvenirs de ma soirée. J’ai appelé mes chefs et collègues au téléphone, qui ont donc réalisé que j’étais partie du lieu où l’entreprise nous loge alors que je n’en avais pas le droit.
Nous sommes allés dans une boîte et j’ai été assez pénible avec les personnes qui m’accompagnaient, pas toujours très sympas avec eux. J’ai envoyé des messages extrêmement honteux à un collègue de travail, je ne me suis pas réveillée à l’heure pour travailler et j’ai erré dans une forêt pendant des heures avec l’un des mecs de la soirée, et il a fini par se passer des choses dont je suis morte de honte.
Désormais j’appréhende énormément de croiser ce groupe sur le lieu de travail pendant les prochaines semaines… je suis passée pour une folle, j’ai fait des choses honteuses et me suis décrédibilisée auprès de tous mes collègues de travail.
J’ai très peur que les mecs avec qui je suis sortie ce soir la commencent à raconter des choses et que cela entache gravement mon image à plus grande échelle. Je suis dans une espèce de crise d’angoisse constante depuis ce midi que les effets de l’alcool commencent à disparaître.
Je suis terrifiée des éventuelles consequences, dégoûtée de moi même et tellement déçue d’être retombée dans ce terrible travers.
Je sais que ce n’est pas prêt de réarriver, mais en même temps je suis inquiète à l’idée de foutre ma vie en l’air à chaque fois que je sors et que j’ai envie de me lâcher. Pour les autres cela semble tellement simple de rester maîtres de la situation, j’ai l’impression que ça n’arrive qu’à moi. J’ai aussi très peur que les gens m’en tiennent vraiment rigueur et qu’ils aient une image dégoûtante de moi…
Bref j’aimerais avoir une baguette magique et annuler cette soirée de ma vie mais ce n’est pas possible. Donc je vais devoir assumer d’être une personne décadente et méprisable et c’est très dur.
Vous n'êtes pas encore inscrit
Inscrivez-vous
Vous êtes déjà inscrit
x